Darb al Arba’ïn …
A l’origine de son investissement pour le Soudan, Claude Iverné suivit les traces d’explorateurs anciens au Soudan oriental dans la littérature de voyages, les cartes, puis in situ. Son attrait pour cette région l’amena au Kordofan et au Darfour sur les traces d’une ancienne piste transsaharienne nommée « La piste des quarante jours ».
Invité à présenter un extrait de ses travaux au Soudan sur les cimaises de la Maison de l’Afrique, maison de voyages sur mesure, Claude Iverné propose à son habitude un nouvel « essai ». Un simulacre d’investigation archéologique, un voyage virtuel sur les empreintes des hommes. L’enquête recèle de ce territoire des parcelles d’intimités éparses, indices de l’avènement humain, de sa suprématie et jusqu’aux prémices de son inéluctable disparition.
Un tracé vif y résume le passage du plus intelligent animal de la planète à un jet de flèche méroïtique.
l’exposition rassemble des images d’objets archéologiques selon la définition de Platon : (Platon,Hipp. Ma., 285dds Bailly.), récit qui concerne les temps très anciens, relatifs aux origines.
Les récits de voyages
Claude Iverné se penche sur les territoires soudanais depuis une quinzaine d’années. Comme celui des voyageurs anciens, sont attrait pour des lieux reculés, jadis habités du désert lybique, a intéressé des institutions. Le musée Royal de Mariemont en Begique et l’institut de France apportèrent ainsi leur contribution de 2004 à 2007 à son examen de la littérature dédiée à la piste des quarante jours, puis aux expéditions in situ. Les royaumes sur le Nil furent la source d’une profusion de récits, et récits de récits, toujours plus savants et héroïques que les précédents.
La plupart des sites archéologiques actuels furent mentionnés par des voyageurs. Pierre trémaux découvre la première statue de bélier d’Amon en 1850 à Soba.
La découverte de « L’ile de Méroé » fut revendiquée par nombre de ses prédécesseurs: Frédéric Caillaud, Linant de Bellefond, Burckhardt, Bruce… Ces lettrés en avaient-ils sciemment omis la relation par Pline l’Ancien, elle même écho d’Hérodote, qui nomma le lieu depuis le rapport de voyage du préfet d’Egypte, Caius Petronius en amon du grand Nil ?
Non contraint de ne concentrer sur une période, ni un lieu et non soumis aux règles académiques, l’artiste les représente et amalgame toutes.
Ses images exhument les vestiges de civilisations successives jusqu’à nos jours. Un sondage d’anticipation où l’archéologie post humaine (sic) enquête.
De quoi témoigneront demain les vestiges du XXIème siècle abandonnés aux vents comme le furent ceux des royaumes de Kerma, Napata et Meroe ?
Dechets et outils de tous âges se mêlent, La transparence du papier de bonbon, la souplesse d’une boite de thon en fer blanc, la légèreté d’un sac en plastique, la matière d’un polissoir en pierre, la forme d’une flèche de pierre taillée, la finesse et les couleurs d’un vase en terre cuite, sa résistance, la beauté d’une jarre en terre si pure qu’une fois cuite, elle en devenait presque incassable.
Contenu de l’exposition
Installation sur un mur en pierres d’une épreuve photographique noir et blanc a l’échelle 1, In Situ, représentant des objets contemporains trouvés au Soudan installés sur le même mur.
Reproduction d’une double page dans une publication du voyage aux sources du Nil en les années 1768 à 1772 par M. James Bruce
Reproduction d’une carte incluse dans une publication du voyage au Darfour de 1792 à 1798 par W G Browne.
Reproduction d’une Publication du voyage aux sources du Nil en les années 1711 par Norden
Reproductions d’une Publication du voyage au Soudan en les années 1762 par P.Trémeaux
Impression du Récit du voyage de Claude Iverné sur la piste des Quarante Jours hiver 2001-2
Reproduction de la Publication de l’article “Quelques voyageurs occidentaux au Soudan oriental”, catalogue de l’exposition : ” Pharaons Noirs sur la Piste des Quarante Jours,” Musée royal de Mariemont, Sept 2007.
Epreuves argentiques de photographies de sites archéologiques réalisées par Claude Iverné / de 2000 à 2009
Photographies encadrées de résidus de production de l’ère industrielle 1880 à 2010 réalisées au Soudan par Claude Iverné / 1999 à 2012
Photographies de pièces des réserves archéologiques nubiennes du musée de Lille / 2007
Photographies de pièces des réserves archéologiques nubiennes du musée de Bruxelles / 2006
Photographie de réserve archéologique nubienne du musée de Lille / 2006
séquence de Caméra embarquée dans un véhicule sur le trajet Khartoum – site archéologique de Old Dongola / Nubie / Dec 2006
Séquence en plan fixe de l’activité en marge du déblayage sur le site archéologique de Kerma / Dec 2006.
Séquence en plan fixe d’une heure sur l’activité de fouille sur le site de El HAssa / Dec 2006
Epreuve lambda de lecture 90×160 cm de 127 clichés issus de l’expédition sur le Wadi el Gab menée par Claude Iverné / 2007.
jusqu’au 30 juin, Maison de l’Afrique, 94 rue Bionaparte, Paris 6.